Après une longue attente, BMW a enfin remporté un titre mondial majeur en sport motocycliste grâce à sa superbike. Toprak Razgatlioglu a décroché la couronne du championnat du monde Superbike WSBK. Est-ce le début d’une ère de domination pour BMW ? La BMW M1000RR peut-elle conquérir d’autres catégories ?
Comme beaucoup d’amateurs de sport moto, nous anticipions ce succès, et le week-end dernier, le pilote turc Toprak Razgatlioglu a été couronné champion du monde dans la catégorie Superbike, WSBK. Malgré un accident lors de l’épreuve française à Magny-Cours, qui a semé le doute dans les rangs de BMW, Razgatlioglu a su rebondir. Son retour en force et son pilotage déterminé l’ont propulsé parmi les leaders.
BMW tire ainsi directement avantage de la victoire de Razgatlioglu, élève de Kenan Sofuoglu – lui-même multiple champion du monde Supersport –, forgeant un lien historique entre le pilote et la marque allemande. Cette saison 2024 du championnat du monde Superbike a donc été marquée par la consécration du duo Toprak – M1000RR.
Il convient de souligner les résultats chiffrés : Toprak Razgatlioglu termine avec 527 points, devant Nicolo Bulega (Ducati) qui en compte 484. Toutefois, dans le classement des constructeurs, Ducati l’emporte avec 644 points contre 606 pour BMW. Les pilotes Ducati, Nicolo Bulega et Alvaro Bautista, ont fréquemment atteint le podium, alors que chez BMW, seul Toprak s’est régulièrement distingué. Michael Van Der Mark, l’autre grand nom de BMW, se trouve à une lointaine sixième place avec 245 points. Ainsi, peut-on dire que c’est davantage Razgatlioglu que BMW qui a remporté ce titre ? Probablement les deux, mais Razgatlioglu a été indispensable.
La BMW M1000RR, précédemment imparfaite, a su s’adapter aux exigences de pilotage de Toprak Razgatlioglu pour remporter le titre.
Revenons en arrière, car c’est aussi le propos de cet article. BMW a longtemps attendu avant de décrocher un titre mondial en sport moto. Certains diront : « et quid des courses sur route ?« . En effet, nous l’avons déjà mentionné, la BMW S1000RR et plus récemment la M1000RR n’avaient brillé que dans les courses sur route, notamment au Tourist Trophy. Des pilotes tels que Peter Hickman, Ian Hutchinson, Julien Toniutti et Michael Dunlop se sont illustrés avec elle, tirant parti de son puissant moteur et de sa stabilité naturelle, ajustée par des réglages précis.
Hormis le TT, la BMW S1000RR a eu du mal à s’imposer ailleurs. Pourtant, ses débuts étaient prometteurs. En 2009, BMW lançait la S1000RR sur le circuit de Portimao et annonçait déjà son engagement en WSBK. Les pilotes ont vite remarqué la puissance du moteur, mais aussi sa tendance à user rapidement les pneus. Troy Corser commentait : « nous avons beaucoup de puissance, mais c’est brutal et nous avons du mal à finir les courses, la moto patine trop« . Corser s’est distingué en qualifications, tandis que Ruben Xaus testait souvent sa résistance dans les bacs à graviers. Les premières annonces de BMW étaient audacieuses : « dans deux ans, nous jouerons le titre et ensuite, nous irons en MotoGP« , mais le chemin a été long, et le projet MotoGP a été abandonné malgré les spéculations sur un nouveau règlement pour 2027 et un niveau technique réduit. En parallèle, BMW continue de s’engager dans le championnat national, et Kenny Foray a remporté plusieurs titres en FSBK avec la BMW M1000RR, malgré une concurrence acharnée. En Endurance EWC, l’équipe BMW a parfois brillé, comme à Spa en 2022, mais la lutte pour le titre contre des équipes comme YART ou SERT reste un défi.
Le succès de Toprak Razgatlioglu avec la BMW M1000RR cette saison pourrait être renforcé par un second titre, mais le travail de BMW est loin d’être achevé. Qu’adviendra-t-il si Razgatlioglu passe à la catégorie reine, la MotoGP ?
Les principales victoires de BMW en compétition avec la S1000RR ou la M1000RR :
Champion WSBK en 2024, Toprak Razgatlioglu
Champion FSBK en 2024, 2023, 2022, Kenny Foray
Champion du monde Superstock 1000 en 2010 (Badovini), 2012, 2013 (Barrier), 2016 (De Rosa), 2018 (Reiterberger)
Champion IDM allemand de Superbike en 2024 (Mikhalchik), 2022 (Reiterberger), 2021, 2019, 2018 (Mikhalchik), 2017 (Reiterberger)
De nombreuses victoires au Superbike, Superstock et Senior TT avec Peter Hickman, Michael Dunlop, Ian Hutchinson, Davey Todd…
Opinions de journalistes de notre pôle d’information moto :
Bertrand Gold, responsable des essais chez Moto Revue :
Dès 2012, j’ai cru en Marco Mélandri qui était tout près de réussir avec un record de victoires saisonnières (6) mais qui finit troisième au classement général. Seize ans d’efforts avant un premier titre, c’est long, même si entre-temps, l’équipage sportif de Munich a brillé dans d’autres compétitions. Pour moi, le moment marquant remonte à 2009, lors d’un test de pneus à Assen, une piste rapide. Mon premier essai a été avec la S 1000 RR, puis avec une CBR 1000 et une ZX-10R, confirmant mes impressions… Les 1000 japonaises étaient à la peine, la S 1000 RR était une révélation ! Avec 193 chevaux annoncés, 200 vérifiés sur banc, BMW avait fait une entrée fracassante !
Matthieu Cayrol, chef des essais chez Moto Journal :
J’ai un faible pour les motos puissantes. Dès son lancement en 2010, la S 1000 RR m’avait séduit avec ses 193 chevaux. Sur route, son moteur quatre cylindres en ligne impressionne par son couple et ses performances, tout en offrant une position de conduite relativement confortable pour une sportive. Au fil des évolutions, la S 1000 RR a conservé ses qualités, devenant plus compacte en 2019 et se prêtant mieux à un usage exclusivement sur piste.
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